Togo
Députés RPT et Chefs traditionnels fantoches prennent les devants pour un tripatouillage constitutionnel fatal pour la paix au Togo
  Lomé: 21 décemebre 2002 : Trente huit (38) députés de l'Assemblée Nationale togolaise ont saisi hier le Président de l'Assemblée Nationale Togolaise d'une proposition de révision de l'article 59 de la constitution togolaise qui dispose qu' "en aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats" présidentiels (ndlr).

Dans un communiqué commun, les 38 députés RPT estiment que " l'actuelle constitution avait été adoptée dans la précipitation et la confusion " et que " la révision vise à assurer la promotion et le respect des droits de l'homme. " (sic)

Une semaine auparavant, un conclave fantoche de 3000 chefs traditionnels, selon les auteurs de la publication, avait dans une Déclaration datée du 10 décembre 2002 entonné le même son de cloche "au nom des chefs traditionnels du Togo". On notera en ce point que le Togo ne compte pas autant de chefs traditionnels. Ceci n'empêcha pas les auteurs de publier " nous, trois mille (3000) chefs traditionnels, garants des us et coutumes, représentants authentiques des populations de l'ensemble du pays, réunis à Elavanyo, chef-lieu de la préfecture de l'Est-Mono, avons étudié et analysé les causes du mauvais fonctionnement des institutions de la IVe République. "

Les participants ont estimé que de leurs " échanges et point de vue " serait ressorti que " la grave crise économique que connaît le pays plonge ses racines dans le mauvais fonctionnement des institutions découlant de institutions de la IVe République. "

Cette déclaration conclut que " la Constitution du 14 octobre 1992, élaborée dans la précipitation et l'incompréhension politique, nées des événements des années 90, n'aurait " pas pris en compte certaines réalités et spécificités du pays. ".

Rappelons que le Chef de l'Etat togolais, Gnassingbé Eyadema, s'était engagé en juillet 1999 à respecter cette Constitution et que cet engagement personnellement cautionné par le Président français Jacques CHIRAC était la condition d'apaisement d'une crise post-électorale sanctionnée par l'Accord-cadre de Lomé.

Les participants à ce conclave estimaient cependant que " les constituants de 1992 auraient compilé plusieurs textes constitutionnels des pays occidentaux " et " pondu une Constitution monstre "

Il es à noter qu'en 1992, le RPT avait participé à la finalisation de ce texte fondamental issu de la Conférence Nationale Souveraine de 1990 et même appelé à voter oui pour le projet de Constitution lors du référendum du 27 septembre 1992 après que l'opposition eut accédé aux demandes d'amendement formulées par le parti du général Eyadema. Cette Constitution fut promulguée loi de la République le 14 octobre 1992.

Après avoir brièvement rappeler le rôle des chefs traditionnels dans l'évolution du Togo vers l'indépendance en 1960, les " chefs traditionnels " réunis à Elavanyo (Est-Mono) ont réitèré une "proposition de 1995 relative à l'aménagement des textes de la loi fondamentale" et exprimé " leur soutien à la recommandation faite le 3 novembre 2002 par l'Union des Etudiants et Stagiaires en France ainsi que les vœux exprimés par l'UNFT, invitant l'Assemblée nationale à se pencher sur notre Constitution ".

En septembre 2001, le général Eyadema avait rappelé à l'ordre son Premier Ministre de l'époque, qui appelait à une révision de la Constitution. Le Chef de l'Etat togolaise avait alors réitéré son " engagement à respecter sa parole de militaire ".

Dans les rangs de l'opposition, ces initiatives multiformes pour la modification de la Constitution sont regardées comme des opérations commanditées et financées par le pouvoir togolais.

Si cette Constitution venait à être modifiée, le général Eyadema aura lui-même fermé une de ses dernières portes de sortie honorable après plus décennies d'un pouvoir marqué par des violations massives et systématiques des droits de l'homme et la faillite économique.


 


 
 
 
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  38 députés RPT estiment que " l'actuelle constitution avait été adoptée dans la précipitation et la confusion " et que " la révision vise à assurer la promotion et le respect des droits de l'homme. " (sic)  
     
     
     
  Il es à noter qu'en 1992, le RPT avait participé à la finalisation de ce texte fondamental issu de la Conférence Nationale Souveraine de 1990 et même appelé à le voter lors du référendum de septembre 1992.  
     
     
     
  Dans les rangs de l'opposition, ces initiatives multiformes pour la modification de la Constitution sont regardées comme des opérations commanditées et financées par le pouvoir togolais.  
     
     
     
     
 
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