Sida: Le Togo se prive d'accès aux médicaments génériques bon marché
 

Lomé, 28.02.2002: On croyait pratiquement réglée la question tant épineuse que scandaleuse de l'accès aux médicaments essentiels génériques pour les pays pauvres de la planète. Suite à la campagne intensive des ONG et au procès devant la justice sud-africaine, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) dans une déclaration adoptée en novembre 2001 à Doha, autorisait, les Etats en développement à passer outre les brevets pour fabriquer ou importer des médicaments génériques en cas de nécessité d'urgence. Mais voilà que 16 pays francophones africains dont le Togo signent les "accords de Bangui" et risquent de se voir privés d'accès aux médicaments génériques bons marché.
Ces pays regroupés au sein de l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), qui leur délivre les brevets des médicaments, ont signé en 1977 au sein de cette institution des accords ayant valeur de lois nationales qui pourraient les empêcher d'accéder aux génériques produits par un pays tiers.

En d'autres termes, le Togo s'oblige à ne pas aller chercher les médicaments génériques anti-retro viraux chez le fournisseur le moins cher, mais uniquement chez certains fournisseurs "autorisés" aux termes de ces accords. Quand on sait qu'aucuns des Etats signataires des Accords de Bangui n'est producteur de médicaments génériques anti-retro viraux, c'est une mise sous coupe réglée des populations au bénéfice de l'industrie pharmaceutique en contournant ainsi les Parlements nationaux.

Ces accords qui ont valeur de lois nationales sont entrés en vigueur depuis le 28 février 2002 et le Togo fait partie des pays l'ayant ratifié. Le taux de séropositivité au Togo est officiellement estimé à environ 8 % de la population sexuellement active.


 

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