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Paris, 31
décembre 2002: Le général Eyadéma,
arrivé au pouvoir par un putsch en 1967, pourra ainsi se représenter
en juin 2003.
Alternance démocratique au Kenya, présidence à
vie au Togo: c'est le jour de l'investiture, à Nairobi, du
successeur élu de Daniel arap Moi que le Parlement aux ordres
à Lomé a décidé, lundi 30 décembre,
de permettre au plus ancien des "dinosaures" au pouvoir
en Afrique, le général-président Gnassingbè
Eyadéma, de briguer autant de mandats qu'il le voudra.
A l'unanimité, les députés togolais ont abrogé
l'article 59 de la Constitution, qui limitait le nombre des mandats
présidentiels à deux quinquennats successifs. Le général
Eyadéma, arrivé au pouvoir par un putsch en 1967, pourra
ainsi se représenter en juin 2003 et espérer souffler
les bougies d'un règne quarantenaire...
Sa réélection lui sera facilitée par un autre
amendement constitutionnel. Désormais, l'élection présidentielle
ne se fera plus à deux tours, mais à un seul. Le chef
de l'Etat n'aura donc plus à interrompre le dépouillement,
comme il le fit en juin 1998, pour s'éviter un second tour,
jugé humiliant pour son ego de "doyen de l'Afrique".
Soucieux de "mieux assurer la promotion de l'Etat de droit
au Togo" par la révision de la Constitution, les députés
à Lomé ont estimé que la limitation des mandats
présidentiels portait "atteinte à la liberté
du peuple de choisir librement son président".
L'opposition, qui n'est pas représentée au Parlement,
a appelé "le peuple togolais à se mobiliser
contre ce coup de force du président". Le général
Eyadéma avait pourtant promis de ne plus se représenter
à l'élection présidentielle, lors de la visite
à Lomé, en juillet 1999, du président Jacques
Chirac.
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Stephen Smith, Le
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Le général
Eyadéma avait pourtant promis de ne plus se représenter
à l'élection présidentielle, lors de la
visite à Lomé, en juillet 1999, du président
Jacques Chirac |
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Il
es à noter qu'en 1992, le RPT avait participé
à la finalisation de ce texte fondamental issue de la
Conférence Nationale Souveraine de 1990 et même
appelé à le voter lors du référendum
de septembre 1992.
En plusieurs occasions, M. Eyadéma avait pourtant réaffirmé
sa volonté de quitter le pouvoir en 2003, comme le prévoit
la Constitution de 1992. |
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L'opposition, qui
n'est pas représentée au Parlement, a appelé
"le peuple togolais à se mobiliser contre ce
coup de force du président" |
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