Paris, 28 mars 2003: Le principal opposant togolais, Gilchrist
Olympio, a annoncé vendredi à Paris sa candidature
à la présidentielle de 2003, appellant la communauté
internationale à en garantir un bon déroulement démocratique.
"Mon parti, l'Union des forces de changement (UFC, principale
formation de l'opposition togolaise) a proposé ma candidature,
demande à laquelle je souscris publiquement et que je confirme
devant vous aujourd'hui", a-t-il déclaré
au cours d'une rencontre avec la presse dans un grand hôtel
parisien.
M. Olympio, fils de l'ancien président Sylvanus Olympio
assassiné en 1963, n'est pas retourné au Togo "depuis
1999 pour des raisons sécuritaires", selon son entourage.
L'opposant historique a toujours affirmé avoir remporté
la présidentielle de 1998 à l'issue de laquelle le
président togolais Gnasssingbé Eyadéma s'est
maintenu au pouvoir. Il a lancé un appel à la communauté
internationale "pour qu'elle s'implique afin d'assurer un
déroulement démocratique, juste et transparent"
de la présidentielle au Togo, qui, selon lui, est prévue
en juin
L'élection présidentielle est en effet prévue
en 2003, mais aucune date précise n'a été officiellement
annoncée jusqu'à présent pour la tenue de ce
scrutin.
Le général Eyadéma, au pouvoir depuis trente-six
ans, avait annoncé son intention de se retirer de la course
à la présidentielle de 2003, conformément à
la constitution. Mais le 30 décembre 2002, l'Assemblée
nationale dans laquelle il dispose d'une majorité écrasante
a modifié la constitution afin de lui permettre éventuellement
de se présenter.
Les députés ont aussi modifié la constitution
en adoptant une obligation de résidence dans le pays de 12
mois avant la présidentielle, ce qui tend à empêcher
Gilchrist Olympio, qui vit en exil, de se présenter.
"Le régime a modifié le code électoral
et la Constitution pour exclure ma candidature, mais nous exigeons
l'abrogation de ces nouvelles lois", a affirmé l'opposant.
M. Olympio affirme ne pas être marginalisé dans la
vie politique togolaise, malgré son absence du pays. "J'ai
gagné l'élection de 1998, je ne suis pas marginalisé",
dit-il avant de préciser les objectifs de son parti pour
la prochaine présidentielle.
"Nous voulons atteindre notre objectif par des moyens politiques,
mais il y a les jeunes qui s'impatientent. Nous allons mettre la
pression sur le terrain, nous allons organiser des manifestions",
affirme-t-il.
"Nous allons créer des brigades électorales
pour surveiller le bon déroulement de la présidentielle,
car Eyadéma est en train de mettre en place sa machine de
fraudes", indiquaient vendredi les proches de Gilchrist
Olympio.
Plusieurs fois condamné à mort par contumace, Gilchrist
Olympio, blessé en 1992 dans un attentat et qui a passé
la plus grande partie de sa vie en exil, constitue le symbole de
l'opposition irréductible au général Gnassingbé
Eyadéma même si, dit-il, "il n'a jamais eu l'occasion
de discuter avec lui".
"Nous voulons mettre un terme à 40 ans d'Etat d'exception.
Nous espérons que la communauté internationale, les
Nations unies mais aussi la France qui entretetient des liens étroits
avec Eyadéma, défendrons enfin notre aspiration à
la démocratie", a encore indiqué Gilchrist
Olympio.
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