Togo
La marche de la NDP violemment réprimée par les forces de l'ordre -
Plusieurs gendarmes tués dans un accident de circulation
  Lomé, 22 février 2003: Le samedi 22 février 2003, les forces de l'ordre ont violemment dispersé une manifestation de la Nouvelle Dynamique Populaire (NDP) qui avait organisé à Lomé et ses environs une marche de protestation pour exiger la restauration de la constitution et du code électoral unilatéralement modifiés par le pouvoir RPT.

La manifestation des militants de l'opposition, sans être officiellement interdite par le Ministre de l'Interieur, de la Sécurité et de la Décentralisation comme par le passé, a tourné à une partie de course-poursuite entre les jeunes et les forces de l'ordre qui ont pris d'assaut le lieu du départ de la marche au château d'eau de Bè. Plusieurs militants ont été molestés et plusieurs blessés légers et graves ont été enregistrés.

Dès 8 heures du matin, les jeunes ont commencé par se regrouper. Mais des hôtes indésirables ont pris d'assaut les lieux avant leur arrivée. En treillis et en tenue civile, armées de grenades lacrymogènes et de matraques, les forces de sécurité sur le terrain guettaient tous les mouvements des jeunes et ont "reçu l'ordre selon l'un d'eux, d'interrompre ce regroupement" qui grossissait de plus en plus. Des menaces et des intimidations pleuvaient de leur part, "par crainte de ne pouvoir contenir la nombreuse foule des manifestants", selon certains observateurs. Les coups ont fusé et se sont abattus sur tous ceux qui cheminaient à deux ou plus. Les commerces, magasins et boutiques ont dû baisser leurs rideaux de fer dans la précipitation. Le quartier de Bè et ses environs se sont embrasés et des fumées de pneus enflammés remplissaient le ciel en airain de ce côté sud-est de Lomé. Le courroux était lisibles dans les yeux. Les jeunes ont commencé à bloquer toutes les rues. Les forces de l'ordre évacuaient les décombres entassés dans les rues au fur et à mesures. Les responsables de la NDP ont été recherchés et le siège de l'UFC, le parti de Gilchrist Olympio, situé non loin de là, fut encerclé pour un temps. Deux heures plus tard, tout était rentré dans l'ordre.

Mais non loin de là, une autre manifestation de soutien organisée par le pouvoir, en vue de "demander" à celui qui a donné sa parole de militaire de la renier pour être "le candidat des forces vives de la nation au prochain scrutin présidentiel" se déroulait paisiblement sous une haut protection des forces de l'ordre.

Un peu plus tard, vers 17h50, s'est produit un événement dramatique. Un camion de transport de troupes rempli de Gendarmes en patrouilles, guettant un manifestant isolé de la NDP, et qui roulait à vive allure dans la direction Boulevard circulaire - Bè Château sur la rue de l'Ocam, est dans sa course folle, entré en collision avec une voiture berline de marque Toyota venant en sens inverse. Il a percuté ensuite violemment un mur qui fut défoncé sur le champ, avant de bondir pour s'écraser contre une autre voiture en arrêt. Bilan: deux civils et plusieurs gendarmes tués et plusieurs blessés graves dont certains sont toujours dans le coma.

L'alerte a été sifflée au camp de la gendarmerie nationale de Lomé où les pleurs et les grincements de dents ont été le partage des habitants des lieux. Le camp a été consigné toute la nuit de samedi et toute la journée de dimanche.

 


 
 
 
AFP
 
     
     
  En treillis et en tenue civile, armées de grenades lacrymogènes et de matraques, les forces de sécurité sur le terrain guettaient tous les mouvements des jeunes et ont "reçu l'ordre selon l'un d'eux, d'interrompre ce regroupement" qui grossissait de plus en plus  
     
     
     
  Mais non loin de là, une autre manifestation de soutien organisée par le pouvoir, en vue de "demander" à celui qui a donné sa parole de militaire de la renier pour être "le candidat des forces vives de la nation au prochain scrutin présidentiel" se déroulait paisiblement sous une haut protection des forces de l'ordre  
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
 
REAGIR A CET ARTICLE
 
 
 
 

N.B. La rédaction garantit la confidentialité de votre identité et de votre adresse électronique