Harry Olympio, la voix de son maître: certaines de nos lois ne sont pas bonnes
 

2 Novembre 2002 : A peine les résultats des législatives togolaises du 27 octobre 2002 sont-elles connues, le député RSDD fraîchement élu Harry Octavianus Olympio appelle ouvertement à l'amendement de la Constitution togolaise dans le sens d'un nouveau mandat pour Eyadema.

On se rappelle pourtant que dans sa campagne électorale, Harry Olympio se positionnait comme étant le vecteur de nouvelles idées, le représentant d'une nouvelle génération "qui ne permettra plus que le Togo soit gouverné par une seule formation politique dans l'opacité et sans contrôle". Quelques jours après ce discours très mobilisateur, il est vrai, le Président du RSDD, change de ton: "certaines de nos lois ne sont pas bonnes ". Il faisait ainsi explicitement allusion à l'article 59 de la Constitution togolaise, qui limite le nombre de mandats présidentiels. Comme on peut se l'imaginer, les caméras et micros de la Télévision Togolaise gouvernementale (TVT) étaient grands ouverts à ce politicien, repris de justice, pour répercuter "la voix de son maître ". Une prise de position qui ne surprend pas quand on observe de près le parcours de Harry Octavianus Olympio.

Fils d'un Olympio togolais (un cousin lointain de Gilchrist Olympio) et d'une mère gabonaise, Harry Octavianus Olympio avait en réalité commencé très tôt :sa "carrière" dans la petite escroquerie: déjà au Collège Saint-Joseph de Lomé, il excellait dans l'escroquerie dans le troc de bandes dessinées, ses lectures préférées.. Il grandit en partie au Gabon en partie au Togo avant de faire ses études universitaires en France et de se lancer dans l'Informatique et la Bureautique en Cote d'Ivoire et au Gabon. D'aucuns pensent que ses liens de parenté coté maternel l'auraient aidé à se faire propulser sur la scène politique togolaise.

En acceptant en 1999 le poste alibi de Ministre des Droits de l'Homme et de la Promotion de la Démocratie dans le gouvernement de Kossi KLUTSE (RPT) au moment où le RPT cherchait à se redonner une légitimité cosmétique, Harry Olympio avait longtemps choisi son camp. Par cela il n'inaugurait rien de nouveau dans la longue ligné des politiciens opportunistes de poids léger, dont Eyadema sait s'entourer avant de les mettre au placard. D'autres avant lui comme Djovi GALLY, Joseph Kokou KOFFIGOH, Agbéyomé KODJO, pour n'en citer que ceux-là, avaient dans un premier temps cherché à se présenter comme "la différence positive" et l'émanation du "bon sens" - que les autres opposants n'auraient pas - avant de chercher qui une sortie fracassante, qui un rôle de "patriote sage mal compris".

Remercié de son poste de Ministre, où il avait juste été nommé pour son nom de famille afin d'entretenir l'illusion que Gnassingbé Eyadema n'a finalement rien contre cette famille, Harry Olympio organisa lui- même la mise en scène d'un attentat contre sa personne, espérant probablement par cela pouvoir se forger une "stature d'opposant", qu'il n'a jamais eue. Il atterrit en prison pour escroquerie et simulacre d'enlèvement avant de bénéficier d'une "grâce présidentielle" dans les bonnes vielles habitudes de la maison, une façon de le conditionner pour usages futurs. Ce séjour en prison ne l'empêchera pas de demeurer éligible et de briguer de la façon la plus officielle un mandat de député à l'Assemblée Nationale, où sa formation politique, le RSDD, dispose depuis le 27 octobre 2002 de trois sièges. Pas plus tard que le 5 octobre dernier, Harry Octvianus Olympio poussera l'escroquerie politique jusqu'à annoncer à cors e à cris pour le 19 octobre 2002 au stade de football d'Ablogamé un débat entre les leaders des partis d'opposition CAR, CDPA, CPP et UFC et lui même, alors que les leaders en question n'avaient même pas répondu à son invitation.

Si l'on en croit certaines spéculations persistantes dans les couloirs de Lomé II, ce zèle de Harry Olympio à appeler à la modification de l'article 59, alinéa 1, qui il empêche Gnasingbé Eyadema de briguer un troisième mandat présidentiel au terme de la Constitution d'octobre 1992 après 37 ans de pouvoir sans partage, serait une prestation de service par avance pour sa nomination prochaine au poste de Premier Ministre. Le moins que l'on puisse dire est que M. Harry Olympio est un drôle d'opposant, qui balise le chemin vers une Présidence à vie de Gnassingbé Eyadema.

Décidément, les ventriloques ne manquent point dans le cirque politique autour d'Eyadema. Mais Harry Octavianus Olympio aura, quand à lui, choisi le tournant le plus fatal de la crise politique au Togo pour entrer dans l'histoire à reculons.

 


 
 
 
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