|
Paris,
24 Mai 2003: Dans une semaine, le 1er juin, une élection
présidentielle doit avoir lieu au Togo. La précédente,
en 1998, avorta quand le général-président Gnassingbé
Eyadéma, au pouvoir depuis trente-six ans, envoya la troupe
pour arrêter le dépouillement et se proclama vainqueur.
L'Union européenne prorogea alors ses sanctions contre un régime
déjà privé d'aide depuis 1993 en raison de son
"déficit démocratique".
Le président Eyadéma a tiré, lui aussi, les
conséquences de son hold-up électoral. Cette fois,
la commission électorale n'est pas indépendante, le
code électoral a été changé, de même
que la Constitution. Grâce à ces modifications, le
chef de l'Etat peut se représenter, tandis que son principal
opposant, Gilchrist Olympio, candidat en 1998, a été
éliminé de la course, faute de "quitus fiscal"
et de résidence continue au pays pendant douze mois. Fils
du premier président togolais, assassiné par l'ex-sergent
Eyadéma, M. Olympio, qui fut lui-même la cible de trois
attentats, habite en France.
A l'approche du nouveau vote, les libertés publiques au
Togo n'ont pas connu un soudain épanouissement. Le dernier
rapport d'Amnesty International s'intitule "Togo : silence,
on vote". Bruxelles a décidé de ne pas cautionner
un scrutin incontrôlable par l'envoi d'observateurs. Paris
en a décidé autrement. Quatre élus –
deux députés, un sénateur et l'un des vice-
présidents du Parlement européen, Fodé Sylla
– s'apprêtent à partir pour Lomé, à
la demande de l'Elysée.
Dans une lettre datée du 20 mai, le conseiller de Jacques
Chirac pour l'Afrique, Michel de Bonnecorse, écrit à
Fodé Sylla : "Nous souhaitons, compte tenu de la carence
de la Commission de l'Union européenne, qu'un certain nombre
d'élus français puissent participer à l'observation
de l'élection présidentielle au Togo. Je vous remercie
d'avoir accepté ma suggestion de vous joindre à ceux-ci."
Contacté, l'ex-président de l'association SOS-Racisme
explique que, effectivement, l'Elysée "coordonne"
le mouvement, mais que c'est son groupe parlementaire, la Gauche
unitaire européenne, qui assume ses frais de mission. Un
conseiller de M. Olympio, Isaac Tchiakpe, condamne cette initiative,
qui donnerait de la crédibilité à une élection
"dépourvue de toute garantie de régularité".
Stephen Smith, Le Monde
|
|
|
|
|
|
Le Monde
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le président
Eyadéma a tiré, lui aussi, les conséquences
de son hold-up électoral de 1998: cette fois, la commission
électorale n'est pas indépendante, le code électoral
a été changé, de même que la Constitution |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dans
une lettre datée du 20 mai, le conseiller de Jacques
Chirac pour l'Afrique, Michel de Bonnecorse, écrit à
Fodé Sylla : "Nous souhaitons, compte tenu de la
carence de la Commission de l'Union européenne, qu'un
certain nombre d'élus français puissent participer
à l'observation de l'élection présidentielle
au Togo. Je vous remercie d'avoir accepté ma suggestion
de vous joindre à ceux-ci." |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
REAGIR A CET ARTICLE
|
|
|
|
|
|
N.B. La rédaction garantit la confidentialité
de votre identité et de votre adresse électronique
|
|
|
|
|
|