Le projet de Code de la presse à la une des journaux togolais
 

Lomé, 22 août 2002: La presse privée indépendante du Togo, surtout d'opposition, n'a pas attendu la présentation officielle du projet de loi modifiant le Code de la presse et de la communication pour lancer ses critiques.

Tout en dénonçant cette nouvelle modification, La Tribune du Peuple, paru mercredi, écrit que "le ministre Pitang Tchalla va ternir davantage l'image du chef de l'Etat" et se demande depuis combien de temps le ministre occupe le ministère de la Communication pour prétendre élaborer tout seul une loi pour la profession. "Il veut, poursuit La Tribune, abuser de tout le monde, y compris le chef de l'Etat dont il va tromper la vigilance par un zèle inopportun, c'est-à-dire en utilisant la faute d'un journal ou d'un journaliste isolé".

L'hebdomadaire suggère qu'en lieu et place de la répression, le ministre ferait mieux de soigner ses relations avec la presse privée, améliorer les conditions de travail des journalistes et créer un environnement juridique propice au développement des médias.


Le Regard
, pour sa part, très critique à l'égard de ce projet de loi et avec un ton ironique au vitriol, titre: "Le gouvernement s'apprête à déclarer une nouvelle guerre à la presse privée". Qualifiant ce projet de loi de "coup d'épée dans l'eau", il affirme que "si le ministre peut tuer un petit oiseau avec un obus ou s'il peut maîtriser la fumée à l'aide d'un panier, on lui souhaite du plaisir". Le Regard écrit en outre que le chef du département de la Communication "ferait mieux d'exiger la peine de mort et prescrire la guillotine pour punir le délit de presse ou créer un centre de détention ou de torture pour journalistes indésirables".


Le Combat du Peuple qui, dès lundi, annonça le scoop, n'y est pas allé par quatre chemins. La première expérience, c'est-à-dire la modification de 2000, écrit-il, a suffisamment montré la vanité d'une telle entreprise. "A moins que le but inavoué poursuivi ne soit d'étouffer définitivement la presse privée". Pour ce journal, "aujourd'hui où la tendance générale vise la dépénalisation du délit de presse, on s'étonne qu'au Togo, on veuille prioriser le mouvement contraire quitte, une fois encore, à offrir l'image du pays en pâture".


Et Le Combat du Peuple de conclure qu'en cherchant à durcir la loi, "les pouvoirs publics abandonnent la proie pour l'ombre".



 


 
 
 
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