Lomé / Cinkasé, 13 mai 2002: Les transporteurs
routiers du Burkina, qui ont menacé de bloquer la route du
corridor togolais le lundi 13 mai à partir de une heure du
matin entre Cinkasé (poste frontier togolais) et Ouagadougou
par mesure de protestation contre les extorsions d'argent arbitraires
des douaniers togolais, ont finalement opté pour un sursis
de leur action.
Sans renoncer définitivement à la grève, l'Union
des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB) a décidé
de surseoir à son arrêt de travail après avoir
reçu les assurances du ministère des Transports que
des solutions seraient rapidement trouvées à sa revendication.
Les conducteurs routiers du Burkina sont engagés dans un
bras de fer avec la douane togolaise à Cinkansé précisément
où des camions citernes transportant du carburant sont bloqués
depuis plusieurs jours. Motif officiel: le jaugeage des camions
citernes transportant du carburant aurait révélé
des manquants de quantités au delà du freinte (quantité
considérée comme évaporée sur le volume
transporté). Les douaniers togolais soupçonneraient
les chauffeurs burkinabè de procéder à une
vente frauduleuse du carburant ainsi prélevé sur le
territoire togolais alors que les produits pétroliers en
cause ne sont pas dédouanés. Ce serait donc une sorte
de concurrence déloyale que les conducteurs de citerne livreraient
aux pétroliers du Togo.
Les routiers burkinabè rejettent ces accusations. Selon eux,
les camions arrêtés par la douane togolaise seraient
parfaitement en règle parce que selon les responsables de
l'UCRB, les quantités manquantes seraient en-dessous de celles
autorisées par le freinte. Les conducteurs reprochent aux
douaniers togolais d'effectuer le jaugeage dans des conditions qui
ne respectent pas les normes, afin de parvenir à des résultats
de jaugeage non-justifés et ce en dehors des normes et précautions
de sécurité prescrites par la loi.
Pour toutes ces raisons, les propriétaires des citernes mises
en cause refusent de payer les amendes imposées par la douane
de Cinkansé.Les pénalités infligées
vont de 1 à 2 millions de FCFA selon le président
de l'UCRB, M. Augustin Kéré.
Les chauffeurs burkinabè s'estiment victimes de discrimination
car leurs collègues du Niger, pris pour les mêmes raisons
auraient été libérés. Ils soupçonnent
les douaniers de vouloir simplement leur extorquer de l'argent,
faire des "deals" sur leur dos et ne sont donc pas disposés
à payer les sommes demandées.
Le ministère Burkinabè des Transports finalement a
pris le dossier en main, craignant une perturbation du ravitaillement
du Burkina en carburant.
Le syndicat des conducteurs routiers a décidé d'opter
pour la solution du dialogue sans pour autant renoncer définitivement
à sa grève au cas où les négociations
n'aboutiraient pas.
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