Abidjan, 14 Mai 2002: Quatre pays, à savoir le Bénin,
le Burkina Faso, le Niger et le Togo, viennent de lancer un projet
de chemin de fer d'une longueur de 2000 kilomètres.
La société ainsi créée pour assurer
l'interconnexion ferroviaire entre ces pays, s'appelle Africarail.
Dans un contexte marqué par la vétusté de la
plupart des chemins de fer qui relient les pays ouest africains,
ce projet a été bien accueilli par le dernier Sommet
sur le NEPAD qui s'était récemment tenu dans la capitale
sénégalaise, Dakar, au point que le Sénégal
y a adhéré.
L'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine ne dispose
que de 3 918 kms de voies ferrées et de 89 locomotives de
lignes, 50 locomotives de manoeuvres, 28 autorails pour assurer
une couverture du trafic sur l'ensemble des réseaux ferroviaires.
Le Directeur général d'Africarail, Michel Bosio, a
récemment indiqué que l'interconnexion ferroviaire
entre le Bénin, le Burkina Faso, le Niger, le Togo et la
construction de 2000 km de voies ferrées, se fera en deux
phases et coûtera 2 milliards de dollars environ.
La première phase reliera la capitale burkinabé, Ouagadougou,
au port de Cotonou au Bénin, en passant par la capitale nigérienne
Niamey. Au cours de la deuxième phase, Lomé, capitale
du Togo sera reliée au Burkina Faso et au Niger, "pour
en faire une boucle économique complète".
Des extensions sont également prévues, en direction
des pays comme la Côte d'Ivoire, le Ghana, la Guinée,
le Mali, le Nigeria, le Sénégal et le Tchad.
Au total, trois grands objectifs sont assignés au programme
Africarail: transporter les passagers et les marchandises, des pays
de l'intérieur de la zone (Burkina Faso, Niger) et des régions
limitrophes, à savoir le Sud-Est du Mali et le Nord-Ouest
du Nigeria, vers la côte".
Le second objectif est de favoriser l'exploitation des ressources
agricoles et minières de l'intérieur.
Africarail voudrait à terme, assurer une desserte ferroviaire
de voisinage entre les ports de Lomé et de Cotonou.
Africarail a été officiellement créé
le 8 février 2002. Le projet est issu d'un protocole d'accord
entre le Bénin, le Burkina Faso, le Niger et le Togo. Il
est l'héritier du projet Geftarail qui porte le nom d'une
société de droit français, qui avait eu la
première, l'idée de doter la sous-région ouest
africaine d'un réseau ferroviaire performant. La nouvelle
société accorde 10% de son capital aux Etats initiateurs
du programme, et 90% au secteur privé.
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