Justice togolaise: entre le diktat du pouvoir politique et la crédibilité
 

Lomé, 25 février 2002: L'Ordre des avocats du Togo a dénoncé lundi à Lomé "l'instrumentalisation de la justice togolaise" suite aux derniers développements dans l'affaire de l'opposant Yawovi Agboyibo, emprisonné depuis le 3 août dernier.

Dans un communiqué dont l'AFP a obtenu copie, les avocats togolais ont rappelé les circonstances controversées dans lesquelles le président de la Chambre d'accusation de la cour d'appel de Lomé a rejeté la mise en liberté de Me Agboyibo alors qu'une ordonnance du juge d'instruction en date du 17 janvier recommandait sa libération.

"Les manoeuvres auxquelles M. Abdoulaye Yaya, président de la cour d'appel et M. Gbandjaba Dabré, procureur général se sont livrés, en violation flagrante de la loi, dénotent du degré d'instrumentalisation de certains magistrats et sont de nature à ternir gravement l'image de la justice togolaise", indiquent les avocats dans leur communiqué.
Considérant le maintien de l'opposant en détention comme "une forfaiture commise par un haut magistrat, de surcroît président de la cour d'appel, agissant de connivence avec le procureur général", les avocats ont en outre exigé "la mise en liberté immédiate de Me Yawovi Agboyibo".

Les avocats ont en outre annoncé qu'ils boycotteront "jusqu'à la fin de ce mois de fevrier 2OO2 et ce à titre de protestation, les audiences de référé et les audiences publiques de la cour d'appel présidées par le Juge Abdoulaye Yaya".
Le maintien en détention de Me Agboyibo, responsable du Comité d'Action pour le renouveau (CAR, opposition) est l'une des raisons du blocage des négociations entre le gouvernement et l'opposition.


 

Agence France-Presse